Il y a des signes comme ça qu’on n’oublie pas. De ceux que l’on a intégré culturellement, de génération en génération, et qui nous paraissent pourtant très actuels. C’est le cas du fameux V pour victoire. Si bien qu’avant que SuperChance100 existe, lorsqu’on gagnait à l’ancêtre de l’Euro Millions après 1941, on dressait déjà l’index et le majeur en signe de jackpot.
Signe engagé
Le V de victoire naît durant la Seconde guerre mondiale. Il est proposé le 14 janvier 1941 par l’ancien ministre belge Victor de Laveleye, alors speaker sur la section belge de la radio britannique BBC, comme symbole patriotique de la lutte antinazie.
Pourquoi un V ?
La réponse est simple et fédératrice. V est la première lettre du mot français victoire et du mot anglais victory, mais aussi du mot néerlandais vrijheid qui signifie liberté. À cette époque tragique, on est en quête de rassemblement et de force, alors les marques et promesses de ralliement, on y adhère.
La radio BBC relaie le V en morse, sur le rythme de trois brèves notes suivies d’une longue. Les V gagnent la Belgique, la Hollande, la France puis l’Europe et sont repris par le premier ministre britannique Winston Churchill ainsi que par le général de Gaulle en France. On en dessine partout, sur les façades, les voitures.
Signe culturel
Petit à petit, ce signe s’est délesté de sa connotation guerrière pour en adopter une plus légère : celle de la victoire au sens large. C’est ainsi que dans les jeux télévisés, lors de compétitions ou de tout autre manifestation où il existe un enjeu, on peut s’attendre à voir surgir un V sur les mains des protagonistes. Et ce n’est pas les gagnants de l’Euro Millions qui diront le contraire. C’est bien utile pour témoigner à son entourage le sentiment de joie et d’exploit que l’on ressent.