Émile Borel, spécialiste de la théorie des probabilités, est un mathématicien du début du XXe siècle reconnu notamment comme précurseur de la pensée européenne suite à sa grande implication au sein de la Société des Nations. Ayant reçu la toute première médaille d’or du CNRS, récompense la plus prestigieuse dans le monde de la science française, en 1954, il se place ainsi parmi les grandes figures de l’Histoire Mathématique. Il affirme que « le hasard sont les lois que nous ne connaissons pas ».
Grande question que le hasard ! Il y a ceux qui y croient, et ceux qui n’y croient pas. Pour certains, gagner à l’euromillion n’est que pure chance, pure coïncidence. Serait-ce plus naturel pour l’Homme de dire de ce qu’il ne sait pas que c’est hasardeux, plutôt que d’assumer son ignorance, face à des questions insolubles ?
Il est vrai que, ne serait-ce que dans le langage courant, moins un homme aura de connaissances mathématiques, moins il saura expliquer le monde qui l’entoure, et plus il mettra les réponses à ses questions sur le dos du hasard. « C’est par hasard que les nombres naturels ne sont divisibles que par un et par eux-mêmes » dira celui qui ne connaît pas les mathématiques. Le scientifique, lui, l’expliquera réellement, le prouvera et ne prendra en compte absolument aucune notion de hasard ! Il est terrible pour un cartésien de ne pas pouvoir expliquer l’inexplicable. Mais il sait, contrairement au « croyant », que l’inexplicable pourrait être explicable, qu’il y a une explication à tirer de l’inexplicabilité. Il pourrait même pousser le vice plus loin en cherchant à expliquer ce pourquoi l’inexplicable serait inexplicable ! Il ne chercherait pas à percer le secret pour être gagnant d’un tirage, mais à comprendre comment ne pas perdre !