Il y a de fortes chances pour que vous vous brossiez les dents avec un objet dessiné par Philippe Starck, ou ayez mangé des pâtes imaginées par lui. Voilà qui prouve l’accessibilité du travail de l’homme, si des fois vous pensiez que c’était inabordable. Inutile de gagner à l’EuroMillions pour posséder du Starck… C’est sa plus grande réussite, de son propre aveu.
Le design pour tous
Dès ses vingt ans, Philippe Starck se lance dans la création d’objets, avec pour but le design démocratique : rendre les objets du quotidien design, les produire en masse, pour un prix moindre. Certains sont emblématiques, comme son presse-agrume aux allures d’OVNI, d’autres sont beaucoup plus courants qu’on le pense : corde à sauter, agrafeuse, brosse à dents Fluocaril, pâtes Panzani (en 1987)…
À côté de cette volonté de démocratisation, il conçoit aussi des projets majestueux. Design d’hôtels de luxe, yachts et ports font partie de son book. Ce contre-pied n’est pas forcément paradoxal, en tout cas moins que la ligne de conduite qui définit son ambition : « Le populaire est élégant, le rare est vulgaire ».
Pas n’importe quel moyen
Depuis le début de sa carrière, il se refuse à frayer avec des domaines qu’il considère immoraux, même s’ils seraient très porteurs. Cela comprend le marché des armes, des produits comme l’alcool, le tabac ou le pétrole, et même la religion (il est un athée fervent). Il lui arrive aussi de contribuer gratuitement à des projets d’envergure, comme le design de la carte Navigo en 2013.
Son bilan, lié à l’éthique
Interviewé par le Huffington Post, il explique sa définition de la réussite : « Il s’agit de se regarder le matin dans le miroir et de se demander, est-ce que je sers ma communauté, ma ville, ma société, ma civilisation ? » Vu la globalité de son action, il semble bien qu’il ait réussi.