Neil Trotter et Nicky Ottaway, un couple vivant dans la banlieue de Londres, ont vécu le 14 mars 2014 ce dont les membres des communautés de SuperChance100 rêvent tous : ils ont gagné à l’EuroMillions. Fait marquant, Neil dit avoir senti qu’il devait jouer ce jour-là.
Gagner autant d’argent, cela provoque de grands changements, et Neil et Nicky semblent avoir bien pris en main cette révolution de leur quotidien : démission, grande demeure, voitures de luxe, « un peu de shopping », un poney pour la fille de Neil, ils ne se sont pas privés. Cependant, dans les premiers jours, ils ont fait face à des vendeurs qui ne voyaient pas en eux de vrais millionnaires. « Ils ont dû regretter de ne pas nous avoir vendu les voitures et sacs à main qu’on désirait, en apprenant ensuite qui on était », ont philosophé les gagnants.
Un pressentiment efficace
Dans plusieurs interviews, Neil Trotter raconte sa journée du vendredi 14 mars. En roulant vers son travail de mécanicien dans le garage de son père, il est pris de l’impérieuse envie d’acheter un ticket d’EuroMillions et y succombe. Il s’arrête pour se procurer la précieuse grille avec les numéros 6, 24, 25, 27, 30 et les étoiles 5 et 9.
Plus tard, lors d’une pause-café, une collègue le chambre gentiment, lui disant qu’il est toujours à boire un café, ne travaille-t-il donc jamais ? Il lui rétorque que c’est de toute façon sa dernière journée de travail, puisqu’il va gagner à la loterie européenne.
Chose faite le soir-même, dans l’abasourdissement qui caractérise la découverte que les numéros sur le ticket qu’on a acheté sont les bons. Nicky Ottaway a vérifié, voyant Neil devenir « blanc comme une chèvre », le traitant d’idiot, mais c’était vrai. Ils ont fêté la nouvelle en appelant tous leurs proches, et en s’ouvrant deux bières.
Une notoriété dont les gagnants se passeraient
Le gain s’élevait à 129 384 564 euros, c’est à ce jour le dixième plus grand de l’EuroMillions, le septième au moment des faits. Évidemment, cela occasionne quelques changements dans une vie. Neil Trotter a alors acheté une gigantesque propriété dans le Kent, à 5 millions de livres (6,4 millions d’euros en 2014) car il est fan de voiture : « Je vais avoir besoin d’un sacré garage dans la nouvelle maison », avait-il déclaré au lendemain de son gain. Il a immanquablement acquis de nombreux bolides.
Du coup, un peu trop sous l’œil des caméras, le couple suscite les tentatives d’escroquerie… en leur nom. C’est une pratique courante d’arnaque : des mails au nom de grands gagnants circulent, annonçant que lesdits gagnants feraient de généreux dons aux personnes qui leur présenteraient de beaux projets. Évidemment il n’en est rien et si l’on répond, on se voit demander quelques livres sterling pour l’envoi de documents, qu’on ne reçoit jamais. Le père de Neil lui-même s’évertue à mettre en garde contre la fraude, il signale systématiquement à la police de nouvelles versions du message, agacé de voir son nom en cause.
Autre publicité que Neil et Nicky ont provoqué, cette fois-ci directement, c’est celle de la colère de leurs nouveaux voisins. Auparavant, le domaine qu’ils ont acquis était ouvert aux promeneurs mais Neil et Nicky ont choisi de clôturer l’espace vert en 2016. Qualifiée de révoltante, inappropriée et disgracieuse par les voisins privés de promenade, la clôture a été mise à l’ordre du jour du conseil de paroisse, qui a refusé d’en débattre au motif que c’est au conseil du comté que cela revient. Saisi de la question, le comté est en train de négocier avec le millionnaire qui semble avoir fait la démarche d’élever des bœufs et des moutons, ce qui requiert un enclot. L’affaire est donc en cours pour « faire retrouver au paysage sa beauté naturelle », a affirmé la conseillère du comté Petra Rawlence.