La Française des jeux et ses confrères éditeurs de la loterie transnationale EuroMillions se sont fendus déjà deux fois cette année d’une cagnotte exceptionnelle, la Super cagnotte. En juin elle était de 100 millions d’euros, ce vendredi 15 septembre, elle était de 130 millions. On est d’avis ici que tous les joueurs de l’EuroMillions ne sont pas au courant des mécanismes qui permettent cette avalanche d’euros.
Qui paye ?
Il faut bien que les millions ajoutés à la cagnotte en cours pour atteindre 100 ou 130 millions viennent de quelque part… Rassurez-vous, cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval, le Règlement de l’EuroMillions codifie strictement toute entrée d’argent et toute manipulation entre les différents fonds dévolus à l’EuroMillions. Il y en a cinq : le fonds de réserve, le fonds de réserve du jeu Étoile+, le fonds Super Cagnotte, le fonds de report et le fonds de contrepartie.
On vous avait expliqué les détails qui font qu’une cagnotte grossit à chaque tirage (si le jackpot n’est pas remporté évidemment). Pour une Super cagnotte, c’est un peu différent. En effet, l’augmentation classique est définie dans le Règlement de l’EuroMillions comme un pourcentage spécifique des mises au tirage précédent. Un autre pourcentage est dévolu au Fonds Super cagnotte. Il s’agit dans le premier temps du cycle de tirages, du premier au sixième, de 4,8 % des mises. Dans la seconde partie du cycle, du septième tirage jusqu’à ce que la cagnotte tombe, le pourcentage passe à 21 %. Quand la FDJ et ses homologues décident de lancer une Super cagnotte, ils prélèvent la somme nécessaire sur ce fonds Super Cagnotte.
D’ailleurs, un tirage Super cagnotte n’est possible que si les fonds disponibles le permettent. Il est exclu dans le règlement de prélever de l’argent sur un autre fonds pour cet usage-ci. C’est pour cette raison que la Super cagnotte de juin n’était « que » de 100 millions, le fonds Super Cagnotte n’était pas assez pourvu pour atteindre les 130 millions.
Donc, pour faire court, l’argent d’une Super cagnotte vient, comme tous les fonds de l’EuroMillions, des mises précédentes, donc des joueurs.
Qui gagne ?
On pense tout d’abord à l’heureux joueur qui aura aligné la bonne combinaison. Ledit joueur peut même être une communauté, comme c’est le cas des personnes qui font confiance à SuperChance100 pour gérer leur jeu à l’EuroMillions, ce qui fait autant de personnes comblées quand un jackpot tombe.
Ceci dit, nos chers éditeurs de loterie ne sont pas à plaindre. Sur chaque tirage, ils ne reversent en réalité dans le jeu (le tirage suivant, les différents fonds) que 50 % des mises par décret du ministre du Budget. Sur ces 50 %, ils s’occupent en effet de transférer 43,2 % (ou 27 % en fin de cycle) des mises pour la cagnotte suivante du 1er rang (cinq bons numéros et deux bonnes étoiles), puis 4,8 % (ou 21 % en fin de cycle) sur le fonds Super Cagnotte, comme on l’a vu, et les 52 % restant entre les rangs de gains selon le tableau suivant :
- 3,95 % au 2e rang (cinq bons numéros et une bonne étoile)
- 0,92 % au 3e rang (cinq bons numéros sans bonne étoile)
- 0,45 % au 4e rang (quatre bons numéros et deux bonnes étoiles)
- 0,48 % au 5e rang (quatre bons numéros et une bonne étoile)
- 0,67 % au 6e rang (trois bons numéros et deux bonnes étoiles)
- 0,38 % au 7e rang (quatre bons numéros sans bonne étoile)
- 1,75 % au 8e rang (deux bons numéros et deux bonnes étoiles)
- 1,85 % au 9e rang (trois bons numéros et une bonne étoile)
- 3,5 % au 10e rang (trois bons numéros sans bonne étoile)
- 4,95 % au 11e rang (un bon numéro et deux bonnes étoiles)
- 14,85 % au 12e rang (deux bons numéros et une bonne étoile)
- 18,25 % au 13e rang (deux bons numéros sans bonne étoile)