En matière d’espoir, les membres de communautés SuperChance100 conçues pour jouer à l’Euro Millions en groupe, s’y connaissent. Alors on essaye, sur le site d’info sur SuperChance100, de dénicher des histoires inédites ou exceptionnelles qui traitent d’espérance. Aujourd’hui, on se penche sur le diamant Hope (espoir en anglais).
Une ascension perturbée
Issu d’une mine au cœur de l’Inde vers 1610, le diamant bleu est acheté vers 1650 par Jean-Baptiste Tavernier à bon prix, car cette couleur n’est pas plébiscitée dans la région de Golkonda. En effet, le bleu était considéré comme maléfique selon les préceptes de l’islam. On préférait les pierres blanches, vertes ou rouges. C’était alors le plus gros diamant de cette couleur, avec 115,16 carats actuels. Ses premières tailles préservent en effet sa grosseur à défaut de mettre en valeur son éclat, comme il est d’usage en Inde. Le diamant est rapporté en France en 1668 par Tavernier, dont il prend le nom.
En 1669, le diamant fait partie d’un lot de 47 pierres précieuses vendues au roi Louis XIV pour l’équivalent d’une tonne d’or pur et un titre de noblesse. Le diamant de Tavernier est retaillé en 1671 à la mode occidentale, qui favorise la brillance plutôt que la grosseur. Il tombe à 69 carats mais gagne sur tous les autres points. Jean Pittan exécute une taille de maître en rose de Paris, à 72 facettes selon l’angle de 41° cher aux lapidaires et en double symétrie impaire. Un chef d’œuvre qui demande deux ans à l’orfèvre. Il est alors renommé le « diamant bleu de la couronne de France ».
Laissé à l’index des années, il sort des « cartons » pour faire partie de l’insigne de la Toison d’or, dont le roi Louis XV est ordonné chevalier en 1749. Cet insigne conçu par Pierre-André Jacquemin est réputé comme étant un chef-d’œuvre constitué de chefs-d’œuvres, dont le diamant bleu. Il n’en reste rien aujourd’hui, comme on va le voir, mais il a été reconstitué par des joailliers, historiens et chercheurs en 2010.
Le déclin du joyau de France
Pendant la Révolution française, toutes les richesses de la couronne sont mises à l’abri à l’hôtel du Garde-Meuble. Enfin, pense-t-on. Car en quelques jours, du 11 au 16 septembre 1792, les pièces les plus importantes et de plus grande valeur disparaissent, dont le fameux diamant bleu de la couronne de France. On en perd la trace définitivement en 1797, quand un des voleurs dénonce Cadet Guillot comme détenteur de l’insigne de la Toison d’or, mais celui-ci a gagné l’Angleterre.
Ce n’est donc pas un hasard si vingt ans et deux jours après le vol à l’hôtel du Garde-Meuble, le diamant Hope, du nom de son propriétaire, le banquier Thomas Hope, fait son apparition à Londres. La prescription pour vol étant de vingt ans, le banquier ne risque rien. Pourtant, il a assuré ses arrières en faisant retailler le joyau, désormais à 45,5 carats– un massacre.
Le travail d’investigation pour prouver que le diamant Hope est issu du diamant bleu de la couronne de France s’est achevé récemment, en 2007, réalisé par l’un des acteurs de la reconstitution de l’insigne de la Toison d’or, François Farges. En effet, ce professeur de minéralogie a retrouvé dans les réserves du Muséum d’histoire naturelle le moule en plomb du diamant bleu de la couronne de France, donné en 1850 par le joaillier Charles Achard et portant la mention « Mr Hoppe de Londres », et dans lequel le diamant Hope rentre au millimètre près. Un gâchis certain de l’œuvre de Jean Pittan !
Dans la suite de cet article, nous vous parlerons des malédictions qui ont frappé les possesseurs de ce diamant malmené.