Vous n’êtes pas sans connaître cette sympathique tradition qui veut que, une fois la dinde de Noël consommée, on se dispute l’os à vœu ? On l’appelle aussi l’os à souhait ou l’os du bonheur. Soyez bien attentif à cela cette année, il pourrait bien être le secret pour gagner à l’Euromillions !
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi sert ce petit os à deux bras ? Souvent en forme de V ou de Y, il s’appelle furcula ou fourchette, et constitue les clavicules de l’oiseau que vous venez de manger.
Comment se sert-on de la furcula au 21e siècle ?
Eh bien, comme durant les nombreux siècles passés, il s’agit d’abord de trouver la fameuse furcula en premier. Une fois que vous avez la main dessus, vous choisissez un partenaire pour saisir l’une des deux branches et tirer dans le sens opposé au votre. Quand l’os rompt, celui qui hérite de la partie la plus grande a le droit de faire un vœu (et de jouer à l’Euromillions dans la foulée, accessoirement).
Selon les historiens et les archéologues, cette coutume nous vient tout droit d’Étrurie, territoire correspondant à l’actuelle Toscane (Italie). Les Étrusques ont vécu plusieurs centaines d’années avant J.-C. et sont devenus citoyens romains au 1er siècle avant notre ère.
Des poulets visionnaires
Ces ancêtres nourrissaient une certaine divination des poules et des coqs, appelée alectryomancie. Ils se plaisaient à croire que ces animaux de basse-cour étaient des oracles, capables de prédire l’avenir. L’histoire raconte qu’ils dessinaient des cercles sur le sol, divisés en plusieurs espaces dans lesquels se trouvait une lettre de l’alphabet.
Le coq allant et venant, attiré par la nourriture placée près des lettres, finissait par en composer une suite. Elle était soigneusement recueillie par un scribe puis interprétée par le prêtre du village pour répondre aux questions du peuple.
Une fois le poulet mangé, on prenait soin de faire sécher sa furcula au soleil, parce que même morte, la bête conservait ses pouvoirs d’oracle. Une fois dure, les villageois la brisaient et en profitaient pour faire un vœu. Les Romains – et par la suite, nous-mêmes – ont adopté cette coutume venue de l’ancienne Italie.